PRESSE: ICI
05.06.2019 18:57 écrit par Alix FROISSART
Une cinquantaine de professeurs du lycée Touchard -Washington se sont rassemblés mercredi 5 juin 2019 devant l’inspection académique pour protester contre leur proviseur jugé autoritaire.
Jean-François Bourdon, proviseur du lycée Touchard, au Mans, depuis septembre 2018, cristallise les critiques des enseignants, qui ont listé six pages de griefs. Une cinquantaine des 250 profs de l’établissement étaient réunis mercredi 5 juin 2019 devant l’inspection académique, où la directrice d’académie (la Dasen) recevait le proviseur et quatre représentants des enseignants, qui estiment le dialogue impossible. Une mobilisation assez exceptionnelle, de mémoire de prof.
La directrice académique appelée au secours
« Son comportement est grossier et flirte avec les pressions sur les élus au conseil d’administration (CA) », lâche Thomas Hubert, enseignant et élu CGT au conseil d’administration. « Il y a aussi des dysfonctionnements sur l’organisation du lycée. Par exemple, des déménagements de salle contre l’avis des enseignants. Autre exemple : le proviseur a décidé de se débarrasser d’un collègue handicapé dont le poste n’était pas adapté. »
« Il a balayé le système d’inscription des 3e en seconde, qui était très efficient, pour le remplacer par le sien, déshumanisant », ajoute Guillaume Jamin, enseignant et élu Sgen. « Depuis le début, nous n’avons eu de cesse de dialoguer. Il n’y a aucune réponse aux questions qu’on pose en CA ou en réunion pédagogique. »
« On demande à la Dasen de nous proposer des solutions », indique Guillaume Jamin, évoquant une « souffrance au travail » qui a débouché sur des arrêts maladie. « Ça met à mal notre lycée. On veut retrouver le goût de travailler ensemble et d’être écouté. »
La directrice académique n’a pas souhaité s’exprimer après la réunion. De son côté, le proviseur indique : « Dans un établissement, il y a des choses faites par les enseignants, d’autres faites en commun et d’autres faites par le chef d’établissement seul. Je prends toute ma place et c’est peut-être une surprise pour les enseignants. »
« J’essaie de faire des choses au plus vite et au mieux », ajoute Jean-François Bourdon. « Il y a la façon de faire tourner l’établissement et il y a la réforme globale, qui vise à mieux faire réussir les élèves. »
Interrogé sur le mal-être exprimé par les enseignants, le proviseur commente : « Je veux bien tout entendre. C’est un argument utilisé tout le temps. L’objectif est que ce vrai mal-être puisse s’apaiser. » Jean-François Bourdon n’a pas souhaité préciser comment.