Marseille et le sud sont gangrénés par l’extrême droite depuis les années 90, où Vitrolles Marignane, Toulon, Orange étaient tombées électoralement aux mains du FN ou de La ligue du Sud ! Aujourd’hui les 13e et 14e arrondissements de Marseille (150 000 hab.) ont un sénateur-maire, figure historique du FN aujourd’hui RN. Ce n’est donc pas un hasard, si les camarades de la FERC 13 ont senti le besoin d’organiser une journée de formation sur le thème « Combattre syndicalement l’extrême droite ». Un bref compte rendu des échanges de la journée à l’initiative et dans les locaux de la FERC Sup Aix-Marseille qui a réuni 23 camarades.
Si la majorité des participant·es étaient convaincus du bien-fondé de cette lutte, la question était plutôt comment la mener auprès des camarades et des personnels. La matinée a été consacrée à l’étude historique des stratégies de l’extrême droite au travers de la campagne actuelle pour les élections européennes.
Animé par Cédric Bottero, FERC Sup, et par ailleurs Président de VISA [1] France, ce moment a permis de mettre en lumière la stratégie opportuniste des mouvements d’extrême droite. Ne reculant devant aucune démagogie, le FN, en France, virulent opposant à l’Union Européenne pendant des décennies… est aujourd’hui plus européen que tout le monde ! À condition bien sûr que ce soit une Europe chrétienne basée sur une civilisation « gréco romaine » ! On voit bien qui est visé, par exemple chez Victor Orban [2], avec l’épouvantail du grand remplacement !
À l’évidence, si le discours est plus policé, l’idéologie raciste n’est jamais très loin. C’est la raison pour laquelle plutôt que de diaboliser l’extrême droite sur des considérations qui confinent à la morale, il est plus efficace de démasquer l’imposture qui consiste à surfer sur l’air du temps, tout en ayant un programme contradictoire !
Par exemple la posture qui consiste à combattre le port du voile pour les femmes comme facteur d’émancipation, mais tout en prônant « la liberté de rester au foyer » comme outil de lutte contre le chômage !
C’est Matthieu Brabant, membre du Bureau Fédéral et du Collectif confédéral de lutte contre les idées d’extrême droite qui anime l’après-midi, visant à outiller les camarades pour mener cette bataille des idées. Il présente les outils conçus pour ce faire, ainsi que les formations dispensées à Courcelle ou dans les IRT.
Il évoque aussi les précautions statutaires à prendre dans les organisations de la CGT au cas où (ce qui est rare heureusement) des syndiqué·es auraient un engagement politique incompatible avec les valeurs de la CGT.
Pour rappel le préambule des statuts confédéraux dit : la CGT agit « contre les discriminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie et toutes les exclusions ». Le débat sur la présence d’élu·es RN au sein des conseils d’école, ou conseils d’administration des collèges et lycées et de l’attitude à avoir, a été illustré par des « affaires » que l’on a connues dans notre fédération, en particulier contre le maire de Beaucaire ! Mais cette présence institutionnelle démontre la volonté de Marine Le Pen d’accéder un jour au pouvoir, ce qui constitue une rupture avec la stratégie de son père.
Là aussi, que l’on ne s’y trompe pas, quand elle revendique une fonction publique forte, ou une école de la République, c’est bien sûr au service d’un état autoritaire ! Pas pour des services à la population ! Face à une propagande minable, ce ne sont pas les masques à faire tomber qui manquent !