Après celui d’avril, ce nouveau rassemblement des syndicats de cheminots avait pour but premier d’apporter un soutien massif et visible à leur collègue, Eric Bezou. Syndicaliste de SUD-Rail, ancien élu du CHSCT et lanceur d’alerte, était convoqué, jeudi 23 mai, à un entretien préalable au licenciement.
On lui reproche un comportement impertinent, voire provocateur: le fait de s’être agenouillé physiquement devant deux de ses supérieurs hiérarchiques, lesquels ont à l’évidence peu apprécié la portée politique de son geste. « J’ai voulu, en m’agenouillant, dénoncer la soumission exigée des agents de la SNCF qui résistent ou s’opposent à la politique de transformation de l’entreprise, à son management mortifère qui se généralise au fil des réorganisation successives » , a expliqué le syndicaliste salué par de nombreux militants venus le soutenir.
Parmi eux, des syndicalistes de la CGT et de FO Cheminots, de SUD-Rail et de SUD-Santé, des postiers CGT et SUD-PTT, ainsi que des militants CGT du Commerce et services: les Fiducial Private Security (FPS), ou encore, les Geodis-Calberson (filiale Sncf) de la plate-forme logistique de Gennevilliers (92).
Bref, autant de secteurs professionnels où la répression syndicale sévit avec particulière intensité, comme l’a rappelé Mouloud Sarharri, le délégué syndical de Geodis, mis à pied et menacé de licenciement ainsi que trois autres élus CGT pour faits de grève et de manifestations syndicales.
Un massacre social comparable à celui de France Télécom/Orange
Ce qui se passe à la SNCF comme dans tous les services publics en cours de privatisation, c’est un massacre social comparable à celui qui a été expérimenté chez France Télécom » , alerte, inquiète, une jeune cheminote en mettant en avant les 57 cas de suicides intervenus depuis 2017 à la Sncf. A quoi s’ajoute l’explosion des cas de burn-out, les accidents du travail souvent handicapants ou mortels, que la direction de la SNCF s’applique à rendre invisibles.