Fermetures de lignes, suppressions de guichets, remise en cause des métiers : près d’un an après l’adoption de la loi pour un nouveau pacte ferroviaire – le 27 juin 2018 – les premiers effets dévastateurs de l’ouverture à la concurrence se font déjà ressentir, au détriment du service public et de la sécurité.
Votée à partir de mensonges et construite sur le seul dogme de l’ouverture à la concurrence, les résultats de cette loi entraînent des réactions fortes des usagers comme des cheminots. Ainsi, plus de 2 000 emplois ont été supprimés en 2019, dont 900 en vente, avec des restructurations en pagailles, 120 gares et 56 lignes menacées de fermeture…
Une CCN de bas niveau portée par le patronat ferroviaire
Depuis septembre 2018, les nombreuses réunions de négociations qui ont eu lieu démontrent que le patronat ferroviaire fait tout pour avoir une CCN (Convention Collective Nationale) de bas niveau, afin de favoriser la concurrence par le dumping social. Ainsi, sur les 487 métiers recensés par la CGT dans l’entreprise SNCF, le patronat ne voudrait en définir que 48 !
Le projet d’externalisation des Services Médicaux
En l’espèce, la direction d’Optim’Services désire sortir les Services Médicaux de la future Holding (SA) et l’intégrer dans un GIE (Groupement d’Intérêt Economique) dont le cadre juridique et social n’est pas défini. Outre cette externalisation, cette dernière envisage également de tester la mise en place d’une équipe médicale itinérante afin de pallier le manque d’effectifs. La santé au travail n’est pas une variable d’ajustement.
La sécurité remise en cause !
Sur le plan politique, le gouvernement modifie la Loi d’Orientation des Mobilités permettant aux entreprises ferroviaires ou autres de ne plus avoir besoin de certificat de sécurité sur un réseau fermé. Ainsi, les futurs conducteurs de ces trains ne seront plus soumis à la licence ferroviaire.
Comme le souligne Laurent Brun, le secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots : « la CGT est contre le statu quo libéral ». C’est pourquoi cette dernière avance de nombreuses propositions, comme le maintien du Statut, l’élargissement du régime spécial à l’ensemble de la branche ferroviaire, de vraies négociations sur la CCN afin d’interdire le dumping social ou encore l’augmentation des salaires et des pensions.
Du rapport de forces que nous serons capable de construire ensemble, dépendra notre capacité à réorienter les choix du Gouvernement et de la direction. Ainsi, la Fédération CGT appelle les cheminots, les comités de défense, les associations d’usagers à se mobiliser le 4 juin prochain, pour le maintien et le développement de la SNCF, entreprise publique, unique et intégrée ! A 13h, place d’Italie (Paris), en direction de Montparnasse.