La journée de 8 heures fête ses 100 ans
Le 23 avril 1919, il y 100 ans, une loi instaurait la journée de 8 heures de travail. Il faudra attendre 1921 pour que cette dernière s’applique dans une grande partie des entreprises. Aujourd’hui encore, la CGT se bat pour imposer son respect.
Bien avant cette date, la réduction du temps de travail était l’une des revendications principales des travailleurs. Il faudra attendre 1848 pour qu’un décret fixe les limites du temps de travail quotidien à 12 heures, qui fut immédiatement contesté par le patronat de l’époque, qui condamnait l’intervention de d’Etat.
La revendication de réduction du temps de travail, suscitent des mobilisations partout dans les pays développés. Le 1er mai 1886, à Chicago, une grève autour d’un seul slogan « We want eight hours !* »contraint les 12 000 entreprises de la ville à baisser le rideau. Ce mouvement sera violemment réprimé- la police ayant fait feu sur la foule – et marquera le mouvement ouvrier. Trois ans plus tard, la IIe Internationale réunie à Paris décidera de faire du 1er mai « une journée de lutte dans le monde ».
Malgré la répression qui aura souvent eu cours à l’occasion de cette journée, l’exigence de réduction du temps de travail se structurera dans le mouvement ouvrier : les luttes pour l’obtenir se multiplieront et, en 1909, lors de son congrès fondateur, la CGT en fera sa revendication principale.
Selon Macron, nous sommes ceux qui travaillons le moins en Europe, et pourtant…
Le 25 avril 2019, dans sa réponse au grand débat, Emmanuel Macron a soutenu que nous étions ceux qui travaillons le moins eu Europe. Un mensonge si grossier qu’il suffit d’aller sur le site du gouvernement pour observer que cette allégation est fausse. Alors qu’en 2018, la durée moyenne hebdomadaire de travail s’établissait à 36,3 heures en France, cette dernière n’était que de 34,8 heures en Allemagne et 29,3 heures aux Pays-Bas …
La CGT milite pour la semaine de 32 heures
Pour la CGT, concilier vie professionnelle, vie privée et vie sociale est impératif. Cela doit se faire sans baisse de rémunération, ni au détriment de la protection sociale. La loi du 13 juin 1998, dite loi « Aubry I », a fixé la durée légale du travail à 35 heures hebdomadaires au 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés et au 1er janvier 2002 pour les autres. Dans les branches et les entreprises, le patronat n’a eu de cesse de tenter de remettre en cause cette durée du temps de travail. Dans son allocution du 25 avril 2019, Emmanuel Macron soutient l’idée d’une augmentation du temps de travail hebdomadaire pour les salariés.
Pourtant, pour la CGT, le passage aux 32 heures serait une réponse pertinente afin de contrer la hausse du chômage, améliorer les conditions à la fois les conditions de travail et de vie des travailleurs. Depuis des années la CGT milite pour le passage aux 32 heures, comme le démontre notre dossier.
* »Nous voulons les huit heures ! »
Consulter les repères revendicatifs sur le temps de travail (fiche 16, p77)