Le montant des dividendes versés par les entreprises du CAC 40 en 2018 pour l’exercice 2017 a été publié cette semaine. D’après une étude reprise dans les Échos et l’Humanité ce montant s’élève 57,4 milliards d’euros, dont 10,9 milliards sous forme de rachats d’actions.
Pour rappel : l’année dernière les profits de ces entreprises avaient atteint 92 milliards euros. Cela représente donc une distribution de 62,4% du total des profits.
En 2017 elles avaient versé au titre de l’année 2016 50,9 milliards dont 6,5 milliards de rachat d’actions pour un résultat de 94,37 milliards d’euros, soit un taux de distribution de 54%.
Alors que les bénéfices ont diminué de 2,37 milliards soit -2,5% le montant des dividendes a augmenté de 6,5 milliards + 12,7%, et le taux de distribution est passé de 54 à 62,4% soit +8,4%.
Cette information qui vient après l’étude annuelle publiée le 24/10/18 par le cabinet Proxinvest indique que la rémunération moyenne des patrons du CAC 40 atteint 5 Millions d’€ par an, soit plus de 280 années de SMIC, en augmentation de 14%, la plus forte des 10 dernières années.
C’est clair la crise n’est pas pour tout le monde
Les mêmes nous expliquent ensuite qu’il n’y a pas d’argent pour augmenter les salaires, créer des emplois stables, qualifiés et rémunérer en conséquence, faire des investissements pour améliorer les conditions de travail, et répondre aux besoins d’un développement humain durable, développer les services publics, faire reculer la misère.
Ces nouvelles informations ne font que valider l’analyse de la CGT sur le rôle néfaste de la financiarisation de l’économie, le dogme de la rentabilité financière, qui se traduit par un coût du capital toujours plus élevé, qui prive l’économie des moyens nécessaires pour répondre aux besoins des salariés et des populations.
Il est temps de sortir de cette politique qui fait qu’en trente ans, le montant des dividendes a été multiplié par 11 (19 milliards en 1985, 213 milliards en 2015, et qui fait que pour 100 euros de salaire, les entreprises versaient 8 euros de dividendes, aujourd’hui elles en versent 29 euros, soit 3,5 fois plus, pour le résultat qu’on connaît : bas salaire, taux de pauvreté et précarité qui explosent, chômage, manque de moyen pour les services publics.
Une fois de plus la démonstration est faite que les moyens existent pour mettre en place une politique économique au service du développement humain durable basée sur la satisfaction des besoins à condition d’utiliser l’argent à une autre finalité que la rentabilité financière.
Définition bénéfices : Le bénéfice est un résultat comptable positif dégagé par une entreprise sur un exercice de 12 mois.
Définition dividendes : Part des bénéfices nets d’une société versée aux actionnaires, à la fin de chaque exercice, selon un montant fixé par l’assemblée générale des actionnaires. Dans certains cas les actionnaires peuvent décider de verser des dividendes supérieurs aux bénéfices de l’entreprise en puisant dans ses ressources ou en empruntant.