Lundi 28 janvier, une bonne partie d’entre nous avons fait grève pour revendiquer une hausse de salaire de 150 euros et protester contre la dégradation des conditions de travail. De 5 heures à 22 heures, notre rassemblement devant l’usine a reçu la visite de nombreux camarades de l’agglomération, ainsi que de dizaines de Gilets jaunes venus nous apporter leur soutien.
L’usine Valeo Vision d’Angers, comme la plupart d’entre vous le savent, fabrique des projecteurs pour l’automobile. Elle regroupe 1300 salariés dont une centaine d’intérimaire (ouvriers de production) et environ 80 sous-traitants.
Si nous retirons les primes d’équipe, de nuit ou de week-end, le salaire de base est dans les faits à peine supérieur au SMIC. Or Valeo est une entreprise florissante, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 18 milliards d’euros en 2018 et distribue des dividendes plus que confortables à ses actionnaires.
Ces profits sont réalisés en durcissant les cadences, si élevées qu’aujourd’hui bien des ouvriers doivent se faire opérer dès l’âge de 35 ans pour des problèmes d’épaules ou d’articulation. Voilà pour l’ambiance.
En décembre, suite à la demande du gouvernement en réaction au mouvement des Gilets jaunes, la direction a décidé de distribuer une prime diviseuse de 250 euros pour les uns et de 500 euros pour les autres… c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Mardi 15 janvier, les équipes du week-end et de la nuit ont débrayé à une très large majorité, à la suite de quoi des assemblées générales se sont tenues dans toutes les équipes. La CGT et FO ont alors appelé à faire grève toute la journée le lundi 28 janvier.
Dès le dimanche 27, l’équipe de week-end s’est mise en grève et a entraîné l’équipe de nuit. Sur l’ensemble de la journée, la grève a été suivie diversement selon les équipes mais par la majorité du personnel de production.
Une cinquantaine de gilets jaunes étaient présents aux abords de l’usine. Aucun camion n’est entré ni sorti de l’entreprise ce jour-là et la grève a fini par paralyser complètement la production de projecteurs, entravant l’activité de l’usine d’Angers mais aussi probablement celle des autres sites comme celui de Blois
Comme d’habitude, la direction, a fait venir huissiers et gendarmes pour jouer l’intimidation, et a déclaré sans rire que la grève n’avait pas lieu d’être puisque les négociations annuelles obligatoires ne démarrent que le 7 février.
Parmi les éléments ayant participé au succès de cette journée de grève comprise comme une répétition du 5 février, il faut signaler le soutien de nombreux militants de l’Union locale CGT tout au long de la journée.
Lors de cette journée, nous avons apprécié le renfort des Gilets Jaunes et les discussions sont allées bon train sur les suites à donner aux mouvements en cours. Le groupe des Gilets jaunes qui se retrouve depuis des semaines en assemblée générale sous le parking du supermarché Carrefour St Serge a d’ailleurs tenu ce soir-là à se réunir devant Valeo.
Bref, une bonne mise en jambe pour le 5 février et les prochaines NAO.
Gilles Mapelli Délégué syndical de la section CGT Valeo et secrétaire adjoint de l’Union Locale