Plutôt que d’entendre la colère et les légitimes revendications qu’expriment la population en lutte, qu’elles viennent des gilets jaunes, de la jeunesse étudiante et lycéenne, ou du monde syndical, Emmanuel Macron, Christophe Castaner et la hiérarchie préfectorale ordonnent une répression honteuse des manifestations populaires.
Les Nantais.e.s sont soumis.e.s à ce régime violent depuis plusieurs années. Aujourd’hui, des franges importantes de la population connaissent leurs premières manifestations, que ce soit dans le cadre des mouvements de la jeunesse ou de celui des gilets jaunes. Elles découvrent avec stupeur et dégoût ces pratiques policières inadmissibles. Systématiquement le centre-ville est en état de siège, les cortèges sont bloqués par des rangs de CRS, de policiers, d’agent.e.s de la CDI et de la BAC.
Samedi dernier, alors que nous venions de nous retrouver devant la préfecture, les jaunes, les rouges, les verts, les noirs et les sans couleur, alors que nous venions de nous agenouiller mains derrière la tête en solidarité avec les jeunes maltraité.e.s et humilié.e.s de Mantes-la-jolie… « l’usage de la force » a été déclenché. Nuages de lacrymogènes, tir de LBD et flashball, grenades. Ça a duré toute l’après-midi jusque tard. Samedi 1er, les forces de l’ordre ont été jusqu’à repousser les manifestant.e.s sur le marché de noël place royale pour le gazer ensuite alors qu’il était bondé de passant.e.s, de familles, d’enfants, de commerçant.e.s ! Nous comptons déjà nombre de blessures importantes avec hospitalisation, des mutilations.
Chaque matin, dès que les lycéen.ne.s tentent d’exprimer leurs revendications contre la réforme du bac et parcours sup’, ils et elles sont réprimé.e.s, insulté.e.s, mis.e.s en garde à vue.
Cette situation n’est plus tolérable. On nous dit être en démocratie, mais ce que nous voyons à l’œuvre – et l’ensemble des Nantais.e.s avec nous – c’est l’interdiction de fait de s’exprimer collectivement dans les rues de Nantes, nous voyons la répression violente pour le signifier. Aux salarié.e.s de la police et de la gendarmerie, à celles et ceux qui ne partagent pas ce qu’on leur fait faire pour mâter un peuple en lutte : refusez de matraquer, de tirer sur les manifestant.e.s, refusez de lancer des grenades explosives dans la foule, de défendre cet ordre des riches. Et si tout ça vous rend malades… soyez malades ! Alors qu’il devrait plutôt écouter, et surtout entendre, le pouvoir joue la répression, sème la peur et les blessures.
L’Union Locale CGT de Nantes réaffirme sa solidarité avec toutes les personnes blessées et injustement interpellé.e.s, condamne la répression subie par les manifestant.e.s, et appelle l’ensemble des salarié.e.s actif.ve.s, sans emploi, retraité.e.s, et toute la population à poursuivre les mobilisations pour des augmentations générales des salaires et des retraites, pour un revenu décent pour toutes et tous, pour la défense et la reconquête des services publics et de la Sécurité sociale, pour la justice fiscale avec une vraie mise à contribution des revenus du capital et des gros patrimoines. Ce vendredi 14 décembre est un appel national à la grève dans tous les métiers. Toutes et tous ensemble, nous ne nous laisserons pas intimider, nous ne nous laisserons pas duper, nous restons déterminé.e.s !