La mobilisation des « gilets jaunes » depuis maintenant plus d’un mois a fait éclater sur la scène politique la colère et le malaise d’une grande partie de la population. Malgré les tentatives d’instrumentalisation de l’extrême droite le centre de gravité revendicatif du mouvement se déplace très nettement vers le corpus revendicatif classique du mouvement ouvrier. A partir d’une révolte contre le prix du carburant, maintenant les gilets jaunes sont synonymes d’exigence de plus d’égalité sociale : retour de l’ISF et augmentation des salaires notamment le SMIC. Les gilets jaunes ont réussi à mettre en difficulté Macron et son gouvernement et laissé entrevoir la possibilité d’un recul de sa politique.
Dans ce climat de crises sociale et politique, la jeunesse et particulièrement les lycéen·nes se sont mobilisé.es avec une très forte intensité. Qualifiée de « revanche lycéenne », cette mobilisation continue la mobilisation de l’an dernier contre La sélection et Parcoursup, la réforme du lycée général ainsi que celle de la voie professionnelle. Les lycéens sont sous le coup d’une répression hors norme entrainant déjà un nombre élevé de blessé.es, dont des mutilé.es, et de peines d’emprisonnement. Les images des interpellations de Mantes La Jolie sont symboliquement insoutenables, elle rappellent les opérations de « maintien de l’ordre » d’autres époques. Déjà des équipes pédagogiques sont aux cotés des lycéens dans leur lutte. La FERC-CGT appelle à amplifier ce mouvement, nous devons tous être aux côtés de la jeunesse, dès qu’elle se met en mouvement, pour faire front contre la répression et gagner sur les revendications.
Cette mobilisation des personnels rencontre elle aussi des pressions de « l’Institution » visant à restreindre leur droit d’expression. La FERC-CGT sera attentive à protéger le droit d’expression et le droit syndical des personnels. Elle les appelle à répondre à toute tentative d’étouffement de leur contestation par la grève.
Macron a été contraint de reculer au-delà des postures habituelles. Cela a montré une fragilité certaine du pouvoir puisqu’il renonce temporairement au dogme du 3% de déficit, ces maigres mesures ne seront pas financées sur le capital mais bien en s’attaquant au financement de la sécurité sociale et des services publics et il a réaffirmé cependant sa volonté de poursuivre toutes ses contre-réformes. Sur la jeunesse et l’Education, le président a confirmé ses orientations d’une éducation calibrée pour les premiers de cordée : sélection à l’entrée de l’université, réforme du bac et de la voie professionnelle, augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.es étranger.ères non-communautaires.
Dans ce contexte, notre syndicalisme doit prendre sa part de responsabilité. C’est ce que nous faisons en appelant les salarié.es à la grève vendredi 14 décembre.
La FERC-CGT appelle :
- à développer la mobilisation dans les prochains jours et à être en lutte aux côtés de la jeunesse ;
- à rejoindre les manifestations des Unions départementales et des Unions locales avec les gilets jaunes, samedi 15 décembre ;
- à faire du 18 décembre une grande journée de grève et de mobilisations.
La FERC-CGT a déposé un préavis de grève pour la semaine du 17 décembre, en se saisissant de toutes les initiatives de nos secteurs professionnels.
La FERC-CGT continuera à prendre des initiatives pour augmenter le rapport de force.
13 décembre 2018