Autre grand chantier du gouvernement « en marche ! » : les retraites.
Les premières annonces ont filtrées, imprécises, rassurantes pour les uns, inquiétantes pour beaucoup.
De la com’…
On commence à assister à un déferlement de « positive attitude », le gouvernement ose enfin s’attaquer à tous les archaïsmes, pour plus de justice et d’équité, si ce n’est d’égalité. Foin des régimes du passé, des privilèges indus et sans aucune justification de telle ou telle catégorie, des régimes spéciaux qui ne correspondraient plus à rien, si ce n’est à entretenir des rentes de situations, indéfendables dans ce monde en perpétuelle évolution…
On va voir ce qu’on va voir, il n’est pas dit que nous serons une fois de plus à la remorque des autres pays.
A la réalité…
Et bien justement, nous allons nous évertuer à aller voir ce qui se passe ailleurs, voir si l’herbe est plus verte, les retraités plus heureux et mieux traités.
Et bien sur, à chaque fois, nous mettrons sur la table les propositions de la CGT qui réfléchit, n’en déplaise à beaucoup à améliorer un système qui, s’il accuse (et revendique) quelques années d’existence a encore de beaux jours devant lui, pour peu que, précisément, on réfléchisse intelligemment à la façon d’avancer, et au but poursuivi.
Retraites : les raisons de la réforme
« le système par point permet au gouvernement de se servir des retraites comme variable d’ajustement » (responsable Fédération Générale du Travail de Belgique).
Mercredi 26 septembre, la CGT a organisé une journée d’étude portant sur les systèmes européens de retraite.
Cette initiative a réuni plus de 160 participants, et a permis de partager l’analyse de syndicalistes de plusieurs pays européens (Allemagne, Belgique, Italie, Suède) et de débattre de l’évolution de leur propres systèmes de retraites. Dans son projet de réforme « systémique », le gouvernement français cite en effet très fréquemment l’exemple et le modèle de nos voisins européens.
Mais les besoins des travailleurs européens sont-ils différents d’un pays à l’autre, les systèmes mis en place à l’étranger sont-ils satisfaisants pour les retraités ?
Une constante : la baisse des pensions,
Il ressort de ces retours d’expériences que les réformes menées ces 20 dernières années en Europe ont systématiquement conduit à la baisse des pensions au travers d’une dégradation du taux de remplacement, tandis que dans le même temps on a assisté à un recul constant de l’âge de départ en retraite. Cela se combine à l’incertitude quant au montant de la pension versée, puisque les différents mécanismes présentés ont pour point commun le fait que celui-ci ne peut pas être connu longtemps en amont de l’âge de liquidation des droits, et surtout que celui-ci dépend de nombreux paramètres indépendants de la durée de cotisation et des salaires perçus.
En France, selon les analyses du Conseil d’Orientation des Retraites, la viabilité financière du système est résolue, mais d’ici 30 ans le niveau des retraites pourrait baisser de 20% !
L’objectif du gouvernement est d’accélérer encore cette baisse du montant des pensions.
La CGT n’est pas demandeuse d’une réforme systémique basculant tout le système dans une autre logique ; mais, au contraire, nous affirmons qu’un système par annuités est toujours le meilleur pour maintenir le niveau de vie une fois à la retraite.
La réforme avancée par le gouvernement Philippe résulte des décisions libérales de l’UE de réduire les dépenses publiques avec la volonté de faire baisser la part du PIB consacré aux pensions, d’où utilité de confronter nos appréciations à l’échelle européenne, puisque partout, les peuples subissent et combattent des réformes de dégradation des droits, et qu’au-delà de l’UE, dans d’autres pays du monde, des réformes de retraites sont en cours.
Pour la CGT, il s’agit avant tout, de répondre aux besoins de la population, notamment :
- en termes de niveau de pension (pas de pension inférieure au smic)
- de réduction des inégalités (écart de niveau de pension) entre les hommes et les femmes
- d’élargissement de l’assiette des financements.