Droit de réponse à la députée en Marche de Saint Nazaire

Madame Audrey DUFEU-SCHUBERT
Députée
Saint Nazaire, le 17 Octobre 2018

Madame la Députée,

Dans un article de Ouest France du 10/10/2018, vous annoncez votre intention de mener une campagne publicitaire contre la ‘’normalisation de l’alcool’’ et vous justifiez cette action en rapport avec les mauvais chiffres, dans la région nazairienne, supérieurs de 22% concernant les cancers et de 8% pour les maladies cardio vasculaires, à la moyenne nationale.

S’il est vrai que la consommation abusive de l’alcool et du tabac augmentent les risques de cancers et de maladies cardiovasculaires et méritent une campagne d’information et de prévention, il est à notre avis nécessaire de ne pas s’arrêter à cette seule comparaison stigmatisante pour la population en particulier pour les travailleurs, les salariés de notre région.

La région nazairienne est fort heureusement industrielle avec des entreprises de la métallurgie, de la chimie, du pétrole, un grand port, qui emploient des milliers de salariés travaillant dans des conditions d’atmosphères viciés, poussiéreux, utilisant des produits nocifs pour la santé. Le scandale de l’amiante, faut-il le rappeler, a fait et continue de faire des milliers de victimes, notamment de cancers pulmonaires et du larynx qui ont frappés aussi au-delà des utilisateurs directs, l’environnement familial et parfois 20 à 30 ans après les expositions.

Le soudage, le découpage sur des tôles zinguées ou pré-peintes dégageant des fumées nocives, l’utilisation de solvants, de décapants, d’huiles de coupe, de peintures contenant des solvants agressifs (voies respiratoires et autres), le calorifugeage et l’isolation thermique sont autant de risques qui peuvent aussi favoriser ou provoquer des cancers et autres maladies.

Les dockers exposés à la toxicité des pesticides, insecticides, fongicides, solvants et poussières du bois, du charbon, de l’oléagineux, des engrais, il faut parler dans ce cas de poly-expositions.

Ils subissent la double peine, des traitements lourds et le refus de la reconnaissance en maladie professionnelle.

Le stress provoqué par les cadences de travail et le management a bien des conséquences sur les risques cardiovasculaires.

Les populations environnantes des entreprises exposées à ces produits dont certains sont reconnus cancérigènes, comme à Méan ou Donges font état de leurs inquiétudes, sont-elles écoutées, entendues ?

Nous constatons que votre préoccupation se limite à la consommation de l’alcool, les risques professionnels ne semblent pas vous concerner, ce qui

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