Les Pdg de Fincantieri et Naval Group ont donc signé dans le cadre d’Euronaval, un accord industriel d’ores et déjà annoncé comme la première étape d’un « projet d’alliance » Franco-Italien. Pour l’occasion, les 2 pays étaient représentés par leurs ministres des armées et de la défense.
Cette annonce n’a rien de surprenante, mais elle n’en est pas moins alarmante. Il suffit de reprendre les mots de la Direction et d’aller voir ce qu’il y a derrière la com’.
• « Préparer conjointement des offres pour des programmes binationaux et les marchés export »
Quel contrôle sur l’utilisation et la revente de nos technologies ? Quel contrôle des marchés à l’export ? Quid de l’avance technologique que nous devons à notre Marine Nationale ?
• « Déployer une supply-chain plus efficiente »
On connaît donc les premiers services qui vont subir les effets de cette collaboration ! C’est malheureusement systématique dans ce genre d’opération et cela a un nom : « réduction des doublons »…
• Mener conjointement certains projets de recherche et d’innovation afin de garantir la supériorité opérationnelle de leurs clients
Et voilà les deuxièmes ! Quid de l’unicité de notre entreprise une fois que nous aurions « mené conjointement certains projets de recherche » ? Qui aura la propriété des résultats ? Au profit de quel(s) client(s) ?
• Encourager la fertilisation croisée entre les deux sociétés
Avec l’exemple Renault/Nissan comme perspective ?
C’est sans répondre publiquement à toutes ces questions (et il y en a bien d’autres) que main dans la main, la direction et le gouvernement ont décidé de jeter Naval Group dans le vide.
Nous le répétons, en plus d’être condamnable humainement, ces choix sont économiquement mortifères. C’est en nous alliant avec les italiens que nous tiendrons tête aux monstres industriels que sont les chinois, les russes et les américains ? La bonne blague….