Lire Le Petit Cahier n° 52 octobre ICI
Au sommaire:
Édito 1
108h et NUMEN 2
Evaluations 3
PPCR 4-5-6
AESH 7
Plastique dans les cantines 8
Résister ensemble car une autre École est possible
Nous voilà à la veille des vacances d’octobre et la rentrée scolaire semble à des années lumières derrière nous.
Ces premières semaines ont été éprouvantes pour beaucoup d’entre nous. Une fois de plus, nous semblons courir après le temps pour pouvoir travailler correctement dans nos classes et nos écoles, pour pouvoir répondre à toutes les demandes des parents et des élèves, des collectivités et surtout de notre ministre tout puissant. Car en effet, si beaucoup de collègues préfèrent rester sourd·es aux exigences d’une hiérarchie aux volontés idéologiques discutables, de très nombreux- ses enseignant·es ont préféré suivre les recommandations. Dans ces conditions, la charge de travail a été énorme à affronter : nouveaux programmes, évaluations nationales, animations pédagogiques imposées, APC à construire ou résistance à la hiérarchie…
La CGT Éduc’action rappelle que dans bien des cas, toutes ces demandes institutionnelles n’ont aucun fondement légal et que nos supérieurs ne peuvent pas tout imposer. Il n’y a que la mobilisation des personnels et la solidarité dans les écoles pour s’y opposer, comme cela a été le cas dans de très nombreux départements où les intersyndicales ont mené bataille.
La CGT Éduc’action mène aussi la bataille idéologique contre un gouvernement et un ministère qui visent à détruire tous les acquis sociaux ainsi que les outils démocratiques dont les salarié·es disposent. Avec la CGT, elle était mobilisée le 9 octobre dernier pour dire qu’une autre politique est possible contre les vautours de la finance. Avec les autres Fonctions publiques, elle est largement mobilisée pour la défense et la survie des instances paritaires dans nos métiers. À l’heure des élections professionnelles, le ministère propose une large refonte des commissions paritaires départementales les vidant de très nombreuses prérogatives, et laissant ainsi quasiment seul·es les directeur·trices académiques décider des affectations et des promotions.
C’est tou·tes ensemble que nous devons nous opposer à cette volonté et c’est par le vote CGT Éduc’action en décembre que nous pourrons faire reculer le ministre.
108 heures Distinguer le faux du vrai !
Avec la rentrée arrive son lot traditionnel de marronniers : les cartables, les feuilles qui tombent, et moins poétiquement les répartitions de classe et l’organisation des 108 heures. Une nouveauté pourtant cette année, certain·es IEN vont assez loin dans les demandes de plannings ou dans les prescriptions, bien au-delà de leur possibilité légale d’intervention.
Voici donc de quoi remettre les pendules à l’heure !
Concernant les modalités de tenue des réunions, avec la nouvelle organisation de la semaine sur 4 jours, de nombreux-ses IEN encouragent, incitent ou imposent aux col- lègues de tenir leur réunion le mercredi matin sur 3 heures. Cela se fait soit directement soit en proscrivant les conseils des maitre·sses le midi ou le soir. Le motif en est le suivant : le sérieux de la tenue des réunions et la capacité du conseil des maitre·sses à se réunir de manière active. Pour autant, ce n’est pas ce que pré- voient les textes. La CGT Éduc’action rappelle que l’article 14 du décret n°90- 788 du 6 septembre 1990 prévoit que « Le conseil des maîtres de l’école se réunit au moins une fois par trimestre en dehors de l’horaire d’enseignement dû aux élèves et chaque fois que le président le juge utile ou que la moitié de ses membres en fait la demande. Il donne son avis sur l’organisation du service qui est ensuite arrêtée par le directeur de l’école, conformément aux dispositions du décret du 24 février 1989 susvisé.»
Qu’est-ce que cela implique ? Que seul·e, le·la directeur·trice arrête le calendrier des 108 heures et ses modalités d’organisation (réunion, APC, ni- veaux d’enseigne- ment ….). Si on ne peut pas empêcher d’émettre un avis comme tout un chacun, la décision n’engage que le·la directeur·trice.
De même, cela implique qu’aucun·e IEN ne peut prescrire de manière absolue tel ou tel ni- veau à tel type de personnel. C’est ainsi qu’un·e directeur·trice peut avoir un CP ou qu’un·e enseignant·e de CP peut travailler à temps partiel.
En conséquence, nous vous invitons à ne pas céder aux pressions et à agir collectivement dans les écoles pour que vos droits soient respectés par votre hiérarchie.
Le mot du mois NUMEN : un identifiant à ne pas égarer !
Le NUMEN, numéro d’identification Éducation nationale, est un identifiant associé à tout·e employé·e de la Fonction publique dépendant du ministère de l’Éducation nationale française (enseignant·es, inspecteur·trices, administration, services, AESH, AVS, contractuel·les etc.).
Il s’agit véritablement de notre identité au sein de l’institution car il est l’interface première avec notre administration. Unique tout au long de notre carrière et confidentiel, le NUMEN ne doit être ni égaré ni communiqué (il figure sur chaque arrêté de nomination ou peut être obtenu auprès de votre gestionnaire administratif).
Il permet, entre autres :
– d’activer notre messagerie professionnelle via Webmail;
– d’accéder au portail ARENA, consulter IPROF, visualiser notre fiche de paie… Cela permet par exemple de saisir ses vœux de mutation, vérifier son déroulement de carrière, s’inscrire dans le plan de formation;
– de nous identifier lors du vote aux élections professionnelles 2018. Autant dire qu’il nous sera indispensable pour nous exprimer !
Évaluations nationales, la suite
La CGT Éduc’action a déjà réagi vigoureusement contre la pérennisation des évaluations nationales en CP et CE1, comme elle l’avait déjà fait l’an passé. Suite à notre communiqué de presse, des échanges et des rencontres inter- syndicales (nationales et locales) ont eu lieu au cours du mois de septembre.
La CGT Éduc’ac tion, avec le SNU- DI FO et SUD, s’est adressée au ministre pour dénoncer cette opération de dessaisissement de l’outil de travail des collègues au seul profit du ministère et du Conseil scientifique de l’Éducation nationale. Nous avons rappelé notre opposition à cette généralisation de la culture du chiffre et de l’évaluation qui est instaurée dans l’Éducation, et la volonté d’imposer à court terme des pratiques pédagogiques issues des seules neuros- ciences . Nous avons aussi montré notre opposition à toute pression hiérarchique qui viserait à impressionner les collègues.
La CGT Éduc’ac tion considère que ces évaluations ne sont en rien un outil au service des élèves ou des enseignant·es. Comment croire qu’elles seraient profitables aux personnels pour affiner leur travail alors qu’ils ne sont même sollicités pour effectuer les corrections ? Les enseignant·es sont réduit·es au simple rôle de télégraphistes et d’exécutant·es. C’est toujours autant inacceptable pour nous à l’heure où le ministre cherche de plus en plus à instaurer la rémunération au mérite sur la base de résultats chiffrés (des évaluations par exemple…).
À ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse à notre demande de suspension des évaluations. Le silence joue en la faveur du ministère puisque la période de passage des évaluations est écoulée. Nous sommes resté·es attentif·ves à toute mesure de pression ou de rétorsion qui viserait des collègues qui ne se soumettraient pas aux in- jonctions. La rapide publication des résultats par le MEN indique bien sa volonté de nous imposer une pédagogie unique…