LIBERTÉS SYNDICALES, DROITS DE L’HOMME
Djibouti ne brille pas par son respect des Droits de l’Homme. Depuis plus de 20 ans, les plaintes se sont succédé, tant au niveau du Bureau International du Travail que de l’ONU, concernant de nombreuses atteintes aux droits de l’Homme et des Femmes.
Le dernier Examen Périodique Universel du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU qui s’est tenu en mai 2018 a réitéré le constat de violations flagrantes :
détention arbitraire et violations du droit à un procès équitable ;
persistance de la pratique de la torture ;
forte répression de l’opposition et violations récurrentes des droits civils et politiques ;
violations des droits de l’Homme dans la lutte contre le terrorisme.
Il a également soulevé avec force la question du sort des syndicats djiboutiens. 23 ans après, il est grand temps que les syndicalistes réprimés soient réintégrés dans leurs droits.
En septembre 95, une grève générale allait être déclenchée par l’intersyndicale pour protester contre le programme d’ajustement structurel initié par le gouvernement. Celui-ci imposait une retenue de 30 à 40% sur les salaires de tous les travailleurs. Sans distinction, le gouvernement avait licencié, brutalisé et incarcéré arbitrairement des centaines de travailleurs dont les dirigeants de deux centrales de l’UDT et de l’UGTD. Ils demeurent sanctionnés, malgré les recommandations et résolutions du Bureau International du Travail réitérées lors des conférences internationales de juin à Genève.
Plus que jamais, la CGT est aux côtés des syndicalistes, des militants associatifs, d’ONG, d’Associations des Droits de l’Homme, persécutés par le gouvernement de Djibouti.
La CGT exige, aux côtés de ses camarades syndicalistes :
la reconnaissance et le respect de la liberté syndicale ainsi que le libre exercice des activités syndicales, conformément aux dispositions de la constitution Djiboutienne et des conventions et recommandations du BIT en vigueur. Il faut que cesse définitivement tout usage et toute forme d’ingérences dans les affaires intérieures des syndicats ;
la régularisation de tous les droits des dirigeants et militants syndicaux licenciés depuis 1995 : réintégration dans leurs services respectifs avec reconstitution des carrières et paiement intégral de leurs cotisations sociales ainsi que les arriérés de leurs salaires respectifs depuis la date de leur licenciement jusqu’à ce jour ; paiement des rappels de leur pension de retraite, en plus de leurs arriérés de salaires et cotisations sociales pour ceux qui sont déjà en position de retraite ;
que le code du Travail, les conventions collectives et les lois du travail soient mis en conformité avec les conventions, les recommandations de l’Organisation Internationale du Travail ainsi que les lois internationales tel que le protocole relatif aux droits économiques sociaux et culturels.
Les institutions internationales et le gouvernement français doivent agir avec vigueur en ce sens. Il ne s’agit pas, comme certains peuvent le dire, d’ingérence dans la situation d’un pays mais du respect pur et simple des Droits de l’Homme et des conventions internationales.
La CGT apporte toute sa solidarité aux femmes et aux hommes qui subissent ou ont subi ces terribles violations, elle réaffirme sa volonté inaliénable de faire respecter, en France et dans le monde, ces droits fondamentaux.
Montreuil, le 12 septembre 2018