Face à la crise de la médecine libérale, les pouvoirs publics et une partie des médecins libéraux auraient trouvé la solution : les maisons de santé pluriprofessionnelles.
POURQUOI CETTE ÉVOLUTION ?
Dans sa défense de la médecine libérale, ses représentants institutionnels se sont retrouvés confrontés à une situation difficile, à savoir la désaffection des jeunes pour un mode d’exercice qu’ils jugeaient obsolète, trop contraignant et ne répondant pas à leurs aspirations.
En effet, le cabinet où le médecin travaille seul et doit gérer sa « petite entreprise » ne correspond plus ni aux besoins de la population, ni aux souhaits des jeunes médecins. Aujourd’hui, 60 % des dépenses de l’Assurance-maladie sont liées aux affections de longue durée, c’est-à dire à des patients de plus de 50 ans, atteints de maladies chroniques multiples nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire au long cours.
L’objectif principal n’est plus alors de « guérir » une maladie mais de maintenir le malade au meilleur état de santé possible, le plus longtemps possible.
Cette prise en charge, malgré toute la bonne volonté des médecins, n’est plus possible en exercice isolé.
Par ailleurs, les jeunes médecins aspirent à un mode d’exercice en équipe permettant les échanges nécessaires face aux évolutions de la médecine et à la complexité des prises en charge – qui mobilisent une somme de connaissance et de techniques qu’un seul individu ne peut maîtriser.
Les chiffres sont très parlants : moins de 10 % des jeunes médecins s’installent en libéral dans un cabinet isolé. Par ailleurs, en 2016, 52 % des médecins exercent en cabinets de groupe. De plus, ces praticiens ne veulent pas être cantonnés à un exercice monotone et stéréotypé, mais réclament une mixité d’exercice entre la ville et l’hôpital, ou d’autres activités comme la PMI ou des missions de santé publique.
Enfin, le fait que la profession se féminise a modifié son état d’esprit, avec une aspiration – y compris des jeunes hommes – à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
La suite dans le document :
- Quelle est la situation actuelle ?
- Pourquoi les centres de santé sont-ils plus adaptés aux besoins actuels ?
- Alors pourquoi n’y a-t-il pas plus de centres de santé ?
LA TÉLÉMÉDECINE ? DOCTEUR JEKYLL ET MISTER HYDE
Un progrès technique n’est ni bon ni mauvais en soi : c’est son utilisation qui en fera un atout ou qui le détournera à d’autres fins. La télémédecine est typiquement à cette croisée des chemins.