Après des états généraux de l’alimentation vides de contenus et la loi qui en est issue, elle-même très décevante, le gouvernement défend un projet de mise en place d’une filière industrielle de transformation de l’huile de palme en carburant.
La CGT dénonce l’impasse dans laquelle nous mènent cette initiative et ce choix gouvernemental pour deux raisons principales.
1 – Des impacts sur l’environnement désastreux
Dans les pays producteurs d’huile de palme, on assiste à une déforestation massive au profit de l’implantation de palmiers. La culture de ces arbres compte pour 40% de la déforestation mondiale liée à l’agriculture intensive. Or, aujourd’hui, on sait que la déforestation est responsable de 17% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, qu’ils soient produits en France ou ailleurs, les agrocarburants sont une mauvaise solution. Produits à l’échelle industrielle, ils concurrencent la production alimentaire, amènent épuisement des ressources en eau, déforestation et leur bilan carbone est, au mieux, équivalent à celui du pétrole. Ces produits sont loin de préserver l’environnement !
2 – Des besoins alimentaires négligés
Chaque jour, plus de 840 millions de personnes ne mangent pas à leur faim. Les objectifs de production et de consommation d’agrocarburants qui détournent les céréales des assiettes pour remplir les réservoirs d’essence sont des éléments à l’origine de cette situation.
Sont ainsi posés des enjeux fondamentaux : la production d’agrocarburants impulsée par les États-Unis en substitution de l’alimentation alors que des centaines de millions d’êtres humains souffrent de la faim ; l’explosion des palmeraies et des cultures OGM à travers le monde, cause d’une déforestation anarchique et d’une surexploitation des travailleurs et de leur famille ; l’abandon de toute souveraineté alimentaire et de la mise sous tutelle de pays entiers.
D’autres solutions doivent être mises en œuvre.
C’est d’une toute autre politique dont nous avons besoin renforçant une agriculture et une industrie nationales, créatrice d’emplois et de conditions de vie et de travail dignes, développant nos territoires, sauvegardant la santé publique et s’inscrivant dans des échanges internationaux mutuellement avantageux.
L’immense majorité des agriculteurs, les travailleurs, la population ont la capacité d’imposer des solutions immédiates notamment le développement de filières nationales de productions agricoles et alimentaires.