Un groupe de travail, composé de militants issus du monde associatif ou syndical et baptisé Groupe d’audit citoyen de la dette de l’assurance chômage (Gacdac) vient de publier un rapport intermédiaire de plus de 50 pages.
Ce rapport analyse — chiffres, tableaux et documents à l’appui — la dette de l’Unedic et met en garde contre la réforme préparée par le gouvernement, qui vise, selon les auteurs, tout l’édifice de la protection sociale.
De 1981 — date à laquelle le déficit apparaît — à aujourd’hui, c’est un décryptage des mécanismes de la dette, des choix politiques qui ont été fait et des conséquences qui en découlent.
Ainsi, le rapport révèle le rôle majeur de la finance privée dans les emprunts contractés pour financer l’Unedic (dont une partie sont garantis par l’État), les profits considérables qu’en retirent les créanciers, banques, fonds d’investissements au marché secondaire… et la spéculation et l’évasion fiscale qui vont de pair avec cet investissement très rentable.
C’est en effet sur les salariés, comme sur les privés d’emploi et les précaires, que repose, au travers des impôts, cotisations sociales et droits à indemnisations revus à la baisse, la charge de financer le remboursement de la dette.
Ce rapport se termine sur un argumentaire en faveur de l’annulation de la dette de l’Unedic, en s’appuyant sur le droit qui la caractériserait comme « une dette illégitime au regard du droit international. »
Le collectif conclut sa publication par un courrier à la ministre du Travail et aux gestionnaires de l’Unedic afin qu’ils éclaircissent « un ensemble de points nécessaires pour mener à bien un audit conforme et exhaustif des finances de l’assurance chômage » et fournissent au Gacdac des documents auxquels ils n’ont pas eu accès.