Le démantèlement des navires en fin de vie est toujours aussi inacceptable. Plus de 70% des navires européens sont démantelés sur les plages d’Asie du Sud, au mépris des conditions sociales et environnementales. La CGT appelle la France à intervenir afin de stopper ces pratiques scandaleuses.
- Bangladesh 2016 – © Andreas Ragnarsson – Courtesy of NGO Shipbreaking Platform
Chaque année, ce sont plus de 70 % des navires européens qui sont démantelés sur les plages d’Asie du Sud. Afin de se soustraire à leur responsabilité sociale et environnementale, ainsi qu’à la réglementation européenne, les armateurs et propriétaires européens vendent leurs navires en fin de vie à des sociétés intermédiaires, au financement opaque, appelées « cash buyers », qui enregistrent à leur tour ces navires via des sociétés écran situées dans des paradis fiscaux.
Or, ces pratiques ont un impact néfaste sur la santé des travailleurs, de la population et de l’environnement. En l’espèce, les principales préoccupations sont les pollutions sévères causées à l’environnement marin et terrestre, le déversement de déchets dangereux, des conditions de travail scandaleuses causant de nombreux accidents graves et mortels, allant jusqu’à l’exploitation d’enfants.
Alors que des pays européens commencent à s’élever contre les pratiques frauduleuses des armateurs et propriétaires européens, la France traîne des pieds. Le plus gros fond souverain au monde, détenu par la Norvège, a retiré son financement à quatre compagnies maritimes à cause de leurs mauvaises pratiques de démantèlement en Asie du Sud, tandis qu’aux Pays-Bas, une procédure juridique a abouti à la condamnation aux instances criminelles d’une compagnie qui démantelait en Asie du Sud. La France, à travers son silence coupable et son inaction, participe indirectement à cette exploitation d’enfants.
Ainsi, la CGT appelle la France à intervenir afin de stopper les scandaleuses pratiques de « beaching » (échouage) des armateurs et propriétaires européens, et de se mettre en accord avec les principes issus de la COP 21, notamment à travers la création d’un site de démantèlement sur la façade Méditerranée, en capacité d’accueillir des grands navires (bateaux et plateformes). Par ailleurs, la France doit veiller à ce que la liste européenne des installations de démantèlement des navires ne contienne que des sites où les normes sociales et environnementales européenne sont respectées.
En Janvier 2017, la CGT avait visité un chantier naval à Dacca, au Bangladesh :
Pour en savoir plus, voici le document élaboré par la CGT en 2007, offrant des pistes de réflexions et des propositions pour une filière de démantèlement des navires en fin de vie :