A l’appel d’une intersyndicale SNUIPP-SUD-SDEN/CGT, un mouvement de grève avait été appelé auprès de tous les enseignant(e)s du Premier Degré de Loire Atlantique, consécutivement au groupe de travail préparatoire du CTSD qui (en terme de carte scolaire) se tiendra le mercredi 21 Février 2018.
Comme nous le rappelle l’UNSEN les chiffres dans chaque département parlent d’eux mêmes. Et la Loire Atlantique ne déroge pas à la triste réalité « des ajustements budgétaires et comptables », annonçant une rentrée scolaire pour le moins tendue dans les écoles.
SI on lit les chiffres proposé pour le CTSD : 95 élèves supplémentaires dans le département pour la rentrée de Septembre 2018 et 64 créations de postes. Le problème est qu'une grande partie de ses créations de postes budgétaires vont être accaparés sur les CE1 à 12 élèves dans les REP +. Avec pour satisfaire à ce principe la fermeture de 23 postes de maîtres supplémentaires (souvent également affectés dans les Zone d'éducation prioritaire) Si l'on ajoute à cela un déficit annoncé dans les sorties ESPE des PE stagiaires :Alors que 110 postes étaient occupés cette année par ces personnels, seuls 55 sont annoncés pour la rentrée de Septembre. Les créations nouvelles vont donc également en partie compenser ce manque, préfigurant mal la mobilisation du corps des remplaçants qui chaque année s'avère un vivier épuisé dès le mois de Décembre.
La création annoncée de 64 postes budgétaires n’est donc qu’un tour de passe arithmétique (et médiatique) Car en solde total c’est une fermeture annoncée (ferme ou à suivre) de 30 postes qui sera proposée aux élus paritaires du Premier Degré 44 ce Mercredi 21 Février.
Avec un taux de grévistes annoncé autour de 12 à 13 % des personnels, avec 40 écoles fermées sur tout le département dont 13 sur la seule ville de Nantes, ce sont donc environ 450 à 500 salariés qui ont manifesté entre l’IA 4 et la Préfecture de Nantes. Une délégation intersyndicale accompagnée d’une militant FCPE Locale ont été reçue pendant environ 1 h 30 par la un membre du Cabinet de Madame La Préfet. A cette occasion j’ai rappelé au nom du SDEN CGT :
1/ L’école est un service public et un bien commun : il est l’investissement pour le devenir des citoyens critiques de ^demain. L’Ecole – de la maternelle à l’université – ne peut donc être soumise aux impératifs de contraintes budgétaires, d’où qu’elles viennent ;
2/ Les chiffres annoncés sont inacceptables en l’état, consacrant l’inégalité des moyens attribués aux écoles en fonction de l’endroit du territoire. Sous prétexte de de mettre les moyens sur l’éducation Prioritaire, on va assister peu à peu à la désertification des écoles des secteurs ruraux. Avec des seuils pouvant atteindre de 30 à 36 élèves par classe dans certaines écoles ;
3/ l’application et le respect à tout le moins stricto-sensu des seuils tels qu’ils sont définis par la loi, ce qui ne sera pas le cas ! Tout en rappelant que pour chacune des organisations syndicales, ces seuils sont déjà trop élevés ;
4/ une logique comptable du redéploiement qui – à court terme qui ne leurrera ni les professionnels , ni les familles – quant on sait que déjà, beaucoup d’écoles fonctionnent à flux tendu (turn over des personnels et remplaçants) et que les cas de souffrance au travail (recensés par le CHST) sont en augmentation inquiétante depuis 3 ans, ainsi que le nombre de démissions de jeunes enseignant(es) titulaires ;
5/ Enfin l’autorisation donnée par le ministère pour chaque commune de redevenir maitresse de ses propres rythmes scolaires, (maintien de la semaine à 4 jours et demi ou retour à la semaine des 4 jours) outre qu’elle annonce la municipalisation des écoles publiques (quelles conséquences pour les statuts des personnels ?) , apparaît pour les prochaines années à venir comme « une véritable grenade à retardement ». Outre la marchandisation entre public et privé, elle consacrera également une fracture géographique entre écoles des métropoles, des périphéries et des zones rurales. Ce qui pour une mission de service public est inacceptable !