Voilà quinze ans que l’affaire durait. Cette fois, après avoir été relaxé en 2015, le groupe Crit, un des leaders du travail temporaire, a enfin été condamné à 300 000 euros d’amende par la Cour d’appel de Paris pour escroquerie et travail dissimulé.
Entre 2003 et 2005, Crit avait en effet mis en place un logiciel lui permettant de supprimer le paiement des indemnités de fin de mission et, pour moindre partie, les indemnités compensatrices de congés payés à des dizaines de milliers d’intérimaires. Au total, 50 000 missions sont concernées et le montant du préjudice a été estimé par l’enquête à un million d’euros. Les victimes étaient en majorité des salariés jeunes, des saisonniers et des immigrés. En d’autres termes : des salariés parmi les plus fragiles. Peu d’entre eux (seulement dix) ont donc pu être retrouvés pour être associés à la procédure judiciaire.
Crit Intérim devra donc s’acquitter de l’amende de 300 000 euros assortie de dommages et intérêts et frais de défense à verser à l’Urssaf, à Pôle emploi, à la CGT qui est intervenue sur l’affaire depuis quatre ans, et à la CFTC.
« On est persuadé qu’ils vont faire un pourvoi en cassation mais il s’agit quand même d’une victoire pour l’intérêt de tous les salariés », a commenté Philippe Tixier, secrétaire général de la CGT Interim.
Voir ici sur le site de la CGT interim la rubrique « Vos droits » en fonction des secteurs d’exercice.
LA CGT