D’après une enquête sur la formation des adultes réalisée en 2012 par l’Insee, on constate d’importantes inégalités quant à l’accès à la formation professionnelle, en relation directe avec des critères sociaux (âge, niveau de qualification, catégorie socio-professionnelle, en emploi ou non…).
Comme le montre le diagramme, l’accès à la formation tend à diminuer avec l’âge (malgré une exception de 18 à 25 ans, pouvant s’interpréter par la poursuite par certaines personnes d’une formation initiale longue). La formation professionnelle représente en effet un investissement financier et/ou temporel que ce soit pour le salarié, l’employeur ou le service public de l’emploi. Par conséquent, plus la formation sera réalisée tôt, plus elle sera rentabilisée à long terme.
Plus inquiétant, l’accès à la formation a tendance à augmenter avec le niveau de diplôme ou de qualification. En d’autres termes, plus une personne sera formée, plus elle aura accès à la formation. A contrario, et paradoxalement, ce son les personnes qui en ont le plus besoin qui y ont le moins accès. Loin de représenter une deuxième chance pour les jeunes ayant le moins bien réussi dans le système éducatif, la formation professionnelle telle que proposée de nos jours tends par conséquent à creuser les inégalités socio-professionnelles.
Enfin, on constate que quelque soit la catégorie étudiée, les privés d’emploi ont toujours moins accès à la formation professionnelle que les personnes en emploi : si 48,8 % de ces personnes y ont accès, les chômeurs ne sont que 27,5 %, ce qui représente tout de même un écart de 21,3 points !
Ces inégalités sociales montrent la nécessité d’un changement structurel du système de formation professionnelle actuelle, pour la rendre plus efficace et plus juste. Elles montrent également toute la limite du plan « 500 000 formations » annoncé le 31 décembre 2015 par François Hollande, loin d’être la première et seule réponse au problèmes du chômage et de la précarité de l’emploi.