Une délégation de 8 camarades de la commission exécutive du SDEN 44 est allée soutenir les salariés en lutte de l’entreprise Descours et Cabaud Atlantique mardi 28 février.
Avec le concours de l’Union Locale Nantes, nous avons été accueillis chaleureusement et avons pu discuter des conditions de travail autour d’un barbecue organisé avec le soutien de la CGT Ports et Dock de Nantes.
Située sous le Pont de Cheviré, cette entreprise basée à Nantes depuis 16 ans travaille en métallerie à destination des entreprises du bâtiment (90% des clients). L’entreprise travaille avec deux équipes de 8 ouvriers et une équipe de nuit de 5 ouvriers, et 12 personnels de bureau (commerciaux, administration).
C’est une entreprise qui connait beaucoup de « turn-over » car les salaires ne suivent pas et les conditions de travail se dégradent. Certains salariés touchent 1300 euros nets par mois depuis plusieurs années et les négociations salariales se faisaient à la tête du client.
Pour la première fois dans cette entreprise, l’ensemble des 21 ouvriers de production sont entrés en grève depuis le 27 février pour la semaine. De plus, 16 salariés se sont syndiqués à la CGT pour mieux se défendre collectivement.
En l’absence de négociations salariales depuis 4 ans, les travailleurs réclament 2100 euros bruts par mois, la reconnaissance de leurs qualifications et une prime de risque de 50 euros par mois ainsi que des embauches car l’entreprise est en sous-effectif.
A ce jour, trois salariés sont en accident de travail, parfois graves, mais la dangerosité du travail n’est pas reconnue par l’entreprise malgré ces blessés (les poutres manufacturées peuvent aller jusqu’à 20 mètres de long et peser plusieurs tonnes).
Les premières négociations n’ont rien donné. Le patron a fait le coup de la « délocalisation » et du manque d’argent, ne proposant qu’une augmentation de 16 centimes de la prime panier et une formation sécurité. Pourtant le site internet de l’entreprise annonce 3,2 milliards de chiffre d’affaire en 2016.
La direction semble cependant être intimidée par l’ampleur de la mobilisation car toute la production est à l’arrêt depuis 2 jours, ce qui impacte tout le réseau de distribution d’une vingtaine de sous- traitants sur le grand Ouest et le Centre de la France.
Selon les camarades en lutte, chaque journée de grève impacte fortement le carnet de commande, qui fonctionne à flux tendu.
Réuni en assemblée générale, les salariés sont déterminés et soudés. Le moral est bon et ils sont bien décidés pour se faire respecter après des années de mépris.
La force des travailleurs, c’est la grève, et le soutien syndical interprofessionnel des camarades de la CGT Educ’Action, de l’UL Nantes et des Ports est Dock est de bon augure pour la suite du combat, à Descours et Cabaud comme ailleurs !
La lutte collective paie !
Après 3 jours de grève les salariés de l’entreprise DESCOURS ET CABAUD ATLANTIQUE ont obtenu satisfaction d’une bonne partie de leurs revendications:
- 100 euros net /mois
- Embauche de nouveaux salariés
- Accélération des mesures concrètes concernant la sécurité et mise en place urgente de ces mesures
- paiement des jours de grève (2 sur 3)
- paiement de 2h supplémentaires au tarif de nuit pour l’équipe de nuit
La CGT Educ’Action 44