Spécial 1er degré

INFO CNU : Le petit cahier de l’éducation nationale n°47 (janvier 2018)

Lire ICI (si le doc ne s’ouvre pas regardez dans vos téléchargement)

 

Retrouver de l’air, retrouver l’envie !

Étouffé·es ! C’est le sentiment partagé par de très nombreux·ses collègues asphyxié·es par ces dix dernières années rythmées par la succession hallucinante de réformes, donnant l’impression d’un empilement d’attaques contre l’École.

École du Socle, réformes des programmes, réformes des rythmes scolaires, réformes des obligations règlementaires de service (aide personnalisée, utilisation de la 27e heure…), dégradation des conditions d’exercice de travail, flicage accentué des horaires et limitation du droit de grève, territorialisation, précarisation, jour de carence, absence de moyens pour l’inclusion… La liste est longue, inépuisable. Face à cette situation, nous constatons que les collègues éprouvent une forme d’essoufflement et peinent à contester de façon organisée toutes ces dégradations de leurs conditions de travail, de vie et les conditions d’étude des élèves qu’ils·elles accueillent et accompagnent. Dans ce paysage professionnel et politique, la difficulté à trouver collectivement des leviers communs de lutte, et donc de victoires, sont des freins à mobiliser les collègues qui souffrent pourtant de cette situation. Nous regrettons que le seul moyen trouvé par ces collègues de poursuivre leur métier dans des conditions acceptables soit le repli sur soi.

La CGT Éduc’action, confrontée elle-aussi à cette accélération de la réaction gouvernementale et dans l’obligation d’y répondre quasi quotidiennement en fonction des annonces, a décidé de passer à la vitesse supérieure. Plus que jamais, nous devons aller aux devants des collègues et leur dire que ce que nous subissons n’est pas une fatalité, que nous portons un autre projet pour l’École qui n’est pas un simple accompagne- ment des réformes passées ou futures. Nous avons un projet et des revendications à faire vivre, à faire connaitre et à partager.

Cette École de l’émancipation que nous voulons remet du lien entre toutes les personnes qui partagent l’éducation et fait confiance à ses per- sonnels tout en les défendant au sein d’un service public national d’édu- cation. Voilà le projet que nous devons mener au cours de cette année électorale et après.

Ensemble, nous pouvons retrouver l’envie de faire notre métier correctement et l’oxygène pour y arriver.

 

Déconnexion(s)

Déconnectons le temps de travail de l’élève de celui de l’enseignant·e !

Depuis quelques temps, le droit à la déconnexion est un sujet récurrent dans les médias et les conversations. Les enseignant·es ne sont  pas  exempt·es de cette invasion du numérique dans leur vIe     p e r s o n n e l l e . Beaucoup d’entre nous transfèrent leur messagerie professionnelle sur leur boite personnelle. À chaque consultation, ils/elles doivent faire le tri entre les mes- sages persos et les courriels professionnels.  Ce  n’est  pas une   mince   affaire. Tôt le matin, tard le soir, en semaine et le weekend,  les  cour-

riels arrivent. Nous n’avons pas à nous habituer à cette invasion  qui  empiète de plus en plus sur notre temps privé.

Pour  la    CGT Éduc’action, la dé- connexion n’est  pas qu’une     question d’outils informatiques. Dans le premier degré notre temps de travail est en partie corrélé au temps scolaire des élèves. Quand ils/ elles sont accueilli·es

24    heures,    notre temps de service devant élèves est de 24 heures.

Pour  la  CGT Éduc’action, ça ne peut  plus  fonctionner ainsi ! Chaque enseignant·e ne doit être avec ses élèves que 18 heures par semaine pour assurer un enseignement de qua- lité. Fini le «un·e prof,   une   classe». Plusieurs enseignant·e·s peuvent intervenir dans la même classe sur des temps différents ou en    co-intervention. Déconnectons donc le temps de l’élève de celui de l’enseignant·e. Cela permettrait aussi aux élèves de retrouver les heures d’enseignement perdues depuis la réforme Darcos.

 

Dotation budgétaire. Le premier degré, priorité du ministère ?

Le ministère se targue d’une priorité donnée au premier degré en affichant 3 880 créations de postes pour 2018, en partie pour permettre la généralisation du dé- doublement des CP et CE1 en éducation prioritaire. En réalité, le dédoublement des CE1 en REP + a été reportée à plus tard au cours du quinquennat.

Ainsi, dans les faits, ne sont plus concernés par le dédouble- ment que les CE1 de REP+ dont les écoles disposent des locaux nécessaires et les départements des effectifs enseignants suffisants.

En effet, la seule me- sure de dédouble- ment des CP en REP, consommerait à elle seule 3400 postes. Une grande absorption  de  moyens sur le volume totale et à cela, s’ajoute évidemment la montée démographique…

Alors, se pose évidemment une douloureuse question : comment allons- nous faire pour tout conjuguer en même temps ? Certes, le ministère bénéficie d’un appel d’air lié à l’arrivée  sur  le  ter- r a i n     des  néo – titulaires, mais le vivier sera vite tari…

Par conséquent, des expédients devront être trouvés, et les autorités     académiques vont rapide- ment tailler dans le vif : ici on rogne sur les décharges de direction à hauteur du cadrage national (voir    la    situation dans le 94), là on rognera sur le nombre total des PDMQC, ou bien on réduira à l’os le nombre de postes de remplacement (91 et 76). La conséquence i m m é d i a t e    sera l’élargissement de la précarité dans le 1er degré avec un recours accru de personnels non titulaires.

De même, avec seulement 1000 postes d’AESH créés sur le territoire, nous serons bien loin de pouvoir inclure correctement tous les enfants en situation de handicap. Rappelons au passage que nous en avons ac- cueilli  dans  les écoles et établissements relevant du ministère de l’Éducation  nationale (public    et    privé),

172145 dans le premier  degré (plus  de 300000 dans les 1er et 2nd degrés confondus) avec seulement 30000 AESH…

En  définitive,  au- delà des mots et des formules, ce premier budget de l’ère Macron-Blanquer indique clairement que l’austérité s’applique bien également à l’Éducation nationale et que, dans les faits, il n’est plus question de priorité !

La CGT Éduc’action dénonce cette situation qui discrimine et casse l’Éducation nationale en mettant en danger les personnels et les élèves. Elle intervient au- près du ministère pour que la copie soit revue et appelle les personnels à se mobiliser dans chaque départe- ment pour exiger une carte scolaire à la hauteur de tous les besoins.

L’austérité s’applique bien à l’Éducation nationale ; de priorité, il n’en est plus question…

Rythmes scolaires Un marqueur d’inégalité hommes-femmes

Devenu président de la République, Emmanuel Macron demande à son ministre de l’Éducation nationale de revenir sur la semaine de 4,5 jours instaurée par son prédécesseur. Sans conséquence ?

Pour la CGT, toute réforme doit garantir à l’ensemble de la population, sur tout le territoire, un service public d’Éducation nationale équitable .

Revenir sur la semaine de neuf demi- journées était une promesse de campagne faite aux collectivités territoriales, à certaines familles et à une partie des enseignant·es.

Sans revenir sur le fond des réformes successives  depuis 2008  ni  sur  notre opposition,     nous a v o n s     été     curieux·ses de saisir et comprendre les aspects sociétaux en- trainés par ces modifications. Une ré- cente étude sociologique parue en novembre 2017 et me- née par Emma Du- chini et Clémentine Van Effenterre, post- doctorantes à l’université  de  Warwick et à la Harvard Kennedy School, offre une lecture éclairante sur l’impact du retour de la semaine de 4 jours sur le travail des femmes. Cette étude, soute- nue par l’Institut des politiques publiques, de l’Institut du genre, du pro- gramme Alliance, et par   le   programme I n v e s t i s s e m e n t s d’avenir de référence, met en évidence,  entre  autre, un fait souligné de- puis  longtemps  par la CGT Éduc’action : l’organisation du temps scolaire a des répercussions importantes sur l’allocation du temps de travail des femmes.

Dans les écoles revenues à la semaine de quatre jours depuis septembre 2017, il a été constaté que le retour au mercredi libéré a pénalisé en très grande majorité les femmes. Elles sont   40%   dont   le plus jeune enfant est en  âge  d’aller  à l’école élémentaire (soit deux fois plus que  les  hommes)  à ne plus travailler le mercredi attestant le fait qu’elles doivent s’adapter en priorité aux rythmes de la famille. Cette distorsion d’accès au travail    est    amplifiée entre      femmes puisque celles sous- diplômées sont davantage pénalisées, ne pouvant pas organiser leur emploi du temps en fonction de leur souhait et     doivent     donc

« choisir » de travailler à temps partiel avec des réductions de salaires.

Plus globalement, cette étude tente de montrer que la ré- flexion sur la ré- forme des rythmes scolaires ne peut pas se faire unique- ment selon le prisme économique des collectivités territoriales ou de l’État, mais, comme le demande depuis des années la CGT Éduc’action, en intégrant les différents temps de l’enfant et des familles, la réalité de ces dernières à travers  les  horaires de travail des parents, leur possibilité de les adapter ou non, sur les contraintes que la société imposent à ses salarié.es, aux ac- teur·trices économiques et sur la volonté de l’institution à s’attaquer à toute forme de discrimination     (sociale,     de g e n r e ,      économique…) pour garantir à toutes et tous, sur le territoire, un service public d’Éducation équitable.

On en est encore loin. Poursuivons le combat !

Exemple de Gennevilliers (92) : la fin d’une parenthèse douloureuse ?

Quand on parle des rythmes scolaires en ce moment, on pense que le débat se concentre sur le maintien des quatre jours et demi ou le retour à quatre jours. C’est également vrai à Gennevilliers (92).

Pour mieux com- prendre le problème, remontons en 2013. Un mouvement de grèves a rassemblé les enseignant·es de la  commune  contre la réforme des rythmes scolaires, à l’appel de la CGT Éduc’action   et    de S U D – É d u c a t i o n , avec le soutien du SNUDI-FO. Une AG de grévistes avait adopté (quasi à) l’unanimité le prin- cipe du retrait du décret Peillon. Après l’enterrement     du mouvement ,     l e s choses ont repris à l’automne avec notamment, 80% de grévistes le 14 novembre et 11, 12, voire 14 jours de grève avec des enseignant·es n’ayant pas une «culture de la grève».  Avec  l’échec de cette mobilisation, les esprits étaient amers, mais encore combattifs.

Second round. La municipalité, censée opposée à la ré- forme, se lança dans un projet qui établis- sait une territorialisation accrue de l’école. Profitant du décret Hamon, la commune instaura dans les écoles, un cadencement de demi-journées libérées après avis (très divisés) des conseils d’école. Cet aménagement s’est fait au détriment des temps de piscine, de gym- nase, de biblio- thèque, des projets avec le conservatoire car le périscolaire captait ces activités sur des temps de classe. Certain·es élu·es ont même pro- posé que les enseignant·es préparent dans  leur  classe avec leurs élèves, les concerts des TAP.

Automne 2017. La municipalité devait consulter de nouveau pour voir son projet relancé. Le décret Blanquer pro- pose le retour à 4 jours également à titre dérogatoire et la Dasen ne validera qu’un projet commun aux élémentaires et aux maternelles. Tant en élémentaire qu’en maternelle, la majorité des collègues ne veut pas,   ou   plus,   des TAP pendant l’école. L’alternative parait simple : on repart pour 3 ans de restrictions  des  activités culturelles et sportives de l’école, ou on retourne à quatre jours. Face à la situation, les conseils d’école se sont réunis et ont voté largement le retour à quatre jours. La municipalité change alors de stratégie : elle    organise    une consultation et des conseils d’école extraordinaires seront réunis. Les enseignant·es et les parents, mais égale- ment l’ensemble des électeur·trices ont dû se prononcer lors d’un vote organisé le vendredi 15 décembre. Et les conseils d’école qui se sont prononcés n’ont été  que  16  (tous pour  les  quatre jours) alors qu’il y a 27  écoles.  C’est certes une majorité, mais… En effet, la consultation va dans le sens des conseils :

55% des votant.es (essentiellement les enseignant·es et les parents) se prononcent pour le retour à quatre  jours.  Le maire accepte sa dé- faite. Reste deux in- connues : les autres conseils d’école vont- ils se prononcer ? La municipalité facilite- ra-t-elle le retour des activités culturelles en   collaboration entre les écoles et les structures  de  la ville ?

La CGT Éduc’action a combattu ces TAP et souhaite que les écoles puissent récupérer  les  activités qui lui reviennent de droit.   Cependant, elle trouve inacceptable qu’on laisse le seul choix de la semaine de 4 jours ou

4,5 jours comme actuellement appliquée. C’est d’une réflexion globale où tous les temps pédagogiques et éducatifs sont pris en compte dont nous avons besoin.

Conseil scientifique : nouvel outil idéologique de Blanquer

Vouloir formater les enseignant.es et/ou les contraindre à tou.tes fonctionner selon la ligne politique définie par les ministres successif.ves n’est pas nouveau ; c’est un fondement de l’École de Jules Ferry.

User de pression, de contraintes, de con- trôles tatillons ou menaçants ne l’est pas non plus. Les Allègre, Fillon, De Robien et suivant.es nous y ont habitué.es. En ce sens, l’initiative    du   ministre Blanquer de créer un Conseil Scientifique pour décider,  à la  place des pédagogues, ce qu’il est bon de faire en classe n’est pas originelle. Elle est la suite de ce que faisaient ses prédéces- seur.ses.

Mais,  s’il  n’y  a  pas de changement de nature, il y a un changement de braquet. L’ampleur de la mesure est sans commune mesure et ce pour deux raisons essentielles.

D’une part, le Conseil aura un rôle central dans la métacognition (apprendre à apprendre) ; il est conçu comme l’organisme qui sait. Il réalisera des évaluations et de véritables protocoles  à  suivre en classe ; il « donnera aux enseignant.es les moyens de calibrer et d’adapter leur enseignement à leur situation » ; il mettra en place des formations et enfin donnera des directives pour la composition des manuels afin, par exemple, de préciser l’ordre  des  apprentissages.      C ’ e s t d’abord cela qui at- tire l’attention et fait réagir ;  le  Café pédagogique  s’est fendu  d’une  diatribe  à la hauteur des dangers.  En  premier lieu, tout cela est aberrant  (sidérant, dit le Café) ; c’est à croire que Stanislas Dehaene, le chef du conseil, pense que la démarche d’apprentissage est totale- ment   mécanique   : du pur scientisme !

Ensuite,  c’est  faire de nous de simples exécutant.es sans pensée de protocoles décidés ail- leurs :  le  summum de l’instrumentalisation des enseignants.

D’autre part, ce Conseil est un repaire de réactionnaires. Onze sur  vingt-deux,  soit la  moitié,  sont  des « cognitivistes » et les autres, pour la plu- part, sont des partisan.es d’une scientisation des apprentis- sages, d’appliquer des  techniques  qui f o n c t i o n n e r a i e n t . Dehaene est la personne qui a décidé que la science avait définitivement tranché : il a vu dans  le marc de café du cerveau que l’on apprenait  à  lire en  détachant  et  assimilant les lettres et non en reconnaissant des mots ; quelle explication alors pour les lecteur·trices antérieur.es aux alpha- bets ? Et pour les lecteur·trices d’idéogrammes, indivisibles ?

Le pompon est atteint avec Liliane Sprenger-Charolles, l’égérie  du  b-a-ba des années 80, que l’on a ressortie pour la glisser dans ce Conseil Scientifique.

Cette  mainmise  de «scientifiques» qui nient  la  pédagogie, ne voient de développement de l’enfant qu’individuel, est partie de la bataille idéologique plus générale que les ré- actionnaires mènent pour enterrer toutes les références progressistes.

La CGT Éduc’action condamne et  combattra   ce   Conseil

Scientifique, tant dans son rôle de prescripteur  que sur le fond poli- tique et idéologique.

Direction d’école Le Val-de-Marne remet en cause les décharges !

Embourbé dans le dédoublement de CP et CE1 en REP+, la DASEN du Val-de- Marne chasse les postes. Premières victimes, les directions d’école, dont le régime de décharge va être revu à la baisse.

Pour financer, en partie,  le   dispositif «CP  100%  réussite»

promis par Emmanuel Macron, les moyens sont loin d’être suffisants. Le dédoublement de toutes les classes de CP en REP et CE1 en REP+ va nécessiter plus de 250 postes, alors que le Ministre en a attribué 176 au département.

En plus de l’utilisation de tous les postes PDMQDC, des dizaines de fermetures  de  classes, la DASEN a donc annoncé une avalanche de mesures inacceptables : La remise en cause des   décharges   de direction      pour tou·tes les directeurs·trices en zone banale longue réflexion sur les missions des directeurs·trices au regard  de  la  réalité du département,  les autorité s     académiques avaient  dé- gagé du temps supplémentaire aux directeurs·trices pour assurer leurs nombreuses missions. Ceci, après une longue lutte des personnels.

Le refus de considérer les « P 100% réussite»  comme des classes comptabilisées dans les décharges de direction

La DASEN considère qu’il s’agit de dispositifs avec des groupes  constitués de de 12 à 14 élèves soit  des  classes  de 24 à 28 élèves ! Ce mode de calcul est contraire aux an- nonces faites en Comité Technique Ministériel.  Les directions d’école en REP et REP+ avaient déjà vu leurs décharges réduites il y a 3 ans au nom d’un pseudo rééquilibrage REP/ zone   banale.   Dans les faits toutes les directions d’écoles sont touchées au moment où les emplois aidés sont supprimés ! Les collègues nommés sur  les  «dispositifs 100% réussite» le seraient obligatoirement à titre provisoire.

Enfin, pour couronner le tout, les EFS seraient tous nommés sur des postes DUO.

Il s’agit d’une importante remise en cause  des  droits des collègues, de leurs conditions de travail et d’apprentissages  des élèves !

La CGT Éduc’action se mobilise pour organiser la riposte unitaire indispensable face à ces attaques. Après avoir claqué la porte au groupe    de    travail p r é p a r a t o i r e     a u CTSD,   un   préavis de grève est déposé et une action organisée.

Carrière: jour de carence dans la Fonction Publique

Le 16 janvier 2018 se tenait une réunion de présentation de la circulaire sur l’instauration d’une journée de carence dans la Fonction Publique. Le pro- jet de circulaire présenté était quasiment identique à la circulaire prise en 2012 et abrogée depuis. Celle- ci concerne toutes les agentes et tous les agents publics, titu- laires et non titulaires, civils et militaires et concernera tous les arrêts maladie sauf :

  • ¨lorsque la maladie provient de l’une des causes exceptionnelles prévues   aux   articles L. 27 et L. 35 du code des pensions civiles et militaires de retraite c’est-à-dire lors d’un acte de dévouement dans l’intérêt public et/ou en exposant sa vie  pour  sauver  une ou des vies ;
  • ¨au  deuxième  congé de maladie, lorsque la reprise du travail entre deux congés de maladie  accordés  au  titre de la même cause n’a pas excédé 48 heures ;
  • ¨au congé pour invalidité temporaire imputable au service, au congé du blessé des militaires, aux congés pour accident de service ou accident du travail et maladie professionnelle, au congé de longue maladie, au congé de longue durée et au congé de grave maladie ;
  • ¨aux congés de maladie accordés postérieurement à un premier congé de maladie au titre d’une même affection de longue durée  (ALD),  au  sens de l’article L. 324-1 du code de la sécurité sociale, pour une période de trois ans à compter de ce premier congé de maladie.

Indépendamment du fait que cette mesure est complètement in- juste (plus de la moitié des salarié·es du secteur privé ne sont pas soumis·es aux jour- nées de carence) et rapporterait  (selon  le

1er Ministre) 270 mil- lions d’Euros (soit rien par rapport au coût social qu’elle en- gendre) les mesures prises sur les exonérations sont profondément injustes. Les femmes enceintes ne seraient pas soumises à la journée de carence pendant leur congé maternité mais celles (et elles sont nombreuses) qui doivent s’arrêter avant le début du congé maternité seront soumises à la journée de carence. Les personnes en affection longue durée (ALD) seraient sou- mises à la journée de

carence lors du 1er  arrêt lié à leur pathologie et en seraient exemptées après mais pendant  une  période de trois ans. C’est-à- dire que les personnes souffrant d’une pathologie qui ne se guérit pas (comme la sclérose e n     p l a q u e s     p a r exemple), se verront appliquées la journée de carence tous les Trois ans. Les personnes qui ont la reconnaissance de travailleurs handicapés (RQTH) ne seront pas exemptées non plus de cette retenue. Une fois de plus, ce sont les personnes en état de fragilité qui seront touchées et subiront donc  une  double peine !

Enfin, il y a encore besoin  de  préciser dans la circulaire si le délai de 48h correspond à 48h calendaires ou 48h ouvrées. Dernière précision importante, la retenue pour jour de carence s’appliquera à partir d’une journée entière non travaillée.

R e m a r q u o n s     q u ’ à l’heure où le gouverne- ment demande aux parents d’enfants grippés de les garder à la maison afin d’éviter toute contamination, il demande en même temps aux agent·es d’aller travailler pour ne pas subir de retenue sur salaire !

 

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