Mc Donald’s : la défense des travailleurs est-elle un acte répréhensible ?

Nouveau cas de répression syndicale chez Mc Donald’s. Lynda, salariée chez Mc Donald’s depuis 1993 et déléguée du personnel CGT, est menacée de licenciement. Celle qui travaille au secteur ressources humaines du restaurant des Champs Élysées était convoquée ce vendredi 21 avril à un entretien pour sanction disciplinaire. Son tort ? Elle ne le connaît pas, son parcours est resté sans embuches depuis 24 ans.

Son nouveau directeur lui avait pourtant bien expliqué : « la CGT est une secte », « Pour mon bien, il m’a conseillé de sortir de cette secte », explique-t-elle. « Chez Mc Donald’s dès lors que tu fais partie d’un mouvement contestataire tu es épié, surtout quand on travaille comme moi dans les ressources humaines. » Et Amel Ketfi, de la CGT Mc Do, de confirmer, « MacDo a doublé ses répressions envers la CGT qu’ils se font un point d’honneur à ne pas laisser s’installer ».

Il faut donc chercher du côté de l’engagement syndical de Lynda pour comprendre… Lynda a en effet demandé récemment des explications concernant le recours aux travailleurs intérimaires pour couvrir des besoins constants dans les 13 restaurants pour lesquels elle est exerce aussi la mission de responsable syndicale au comité d’entreprise Paris-Nord et proche banlieue. Autre point qui a dû faire tiquer la direction : son opposition à l’ouverture le dimanche du restaurant de la rue de Provence à Paris.

Lynda dénonce également des conditions de travail en sous-effectif chronique avec des salariés fatigués sur qui une grande pression pèse. « En ce moment, ils veulent encore réduire la main d’œuvre. Et il ne faut pas croire que chez Mc Donald’s on ne trouve que des jeunes, il y a beaucoup de femmes qui ont un temps partiel imposé et des salariés plus âgés. Face à la pression exercée sur l’ensemble des salariés, je vais faire une demande d’alerte au médecin du travail. »

Les grandes enseignes de ce secteur, dont Mc Donald’s est l’emblème, orchestrent scandaleusement l’hyper-précarisation de leur salariat par des politiques sociales et fiscales immorales et injustes. Au menu de toutes ces firmes : bas salaires, contrats très partiels imposés, cadences de travail infernales, horaires atypiques (nuit, dimanches et jours fériés). Le tout sur fond d’évasion fiscale qui se fait au détriment de services publics de qualité pour notre pays et avec la complicité du gouvernement !

De manière plus large la CGT, pour les travailleurs de cette chaîne de restauration rapide, réclamait lors de la journée de grève internationale d’avril 2016 :

• l’embauche en CDI à 32 heures ;
• un salaire minimum de 1 800 € ;
• l’amélioration des conditions de travail ;
• un socle social de garanties pour tous les salariés d’une même enseigne.

CGT Educ’Action Montreuil

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