Le rapport CGT Cheminots pour le développement du service public ferroviaire

Prenant à contre pied les sempiternelles préconisations de « libéralisation » du rail, dont le rapport Spinetta en est le dernier avatar, la CGT Cheminot a produit un document de travail pour une vraie réforme de progrès pour le service public ferroviaire. Ce rapport rendu public le 07 mars dernier a rencontré un certain écho dans la presse, en voici donc ici le contenu complet.

Une fois de plus, la CGT, à l’encontre des caricatures véhiculées à son encontre, réfléchit et propose.

Aujourd’hui, nous publions un « rapport CGT contre le statu quo libéral et pour le développement du service public ferroviaire ».

Pourquoi ?

Les réformes de 1997 et 2014 sont parties d’objectifs de traitement des questions financières pour arriver à des usines à gaz dans l’organisation de la production, sans jamais résoudre les problèmes.

De dysfonctionnements en accroissement de la dette, les libéraux poursuivent la même feuille de route de démembrement de l’entreprise publique avec 2 entreprises en 1997, puis 3 en 2014, puis, aujourd’hui, une multitude avec l’ouverture à la concurrence, le tout accompagné d’externalisations, de segmentation interne et autres scléroses de la production.

Le statu quo, c’est de poursuivre dans cette fuite en avant.

Les différents rapports remis récemment assènent un certain nombre d’éléments non étayés parce qu’il y a présomption de vérité absolue.

Par exemple, le rapport Spinetta affirme que « l’ouverture à la concurrence a permis une augmentation des trafics, une amélioration de la qualité de service et une réduction des contributions publiques » (p.8), ce qui est faux pour le cas de l’Angleterre et très discutable pour les autres.

De même, l’externalisation serait une source d’économie (p.68), alors que tous les exemples démontrent le contraire (entretien de la voie -> la sous-traitance coûte au moins +10% ; ingénierie -> une journée est facturée 500 € par des entreprises comme Altran pour un salaire de 200 € au salarié prêté, etc).

C’est pour nous une démonstration du dogmatisme.

Les décisions sont ensuite habillées de verbiage sur l’environnement ou la société, sans que les valeurs généreuses évoquées ne soient réellement liées aux mesures prises.

Il en résulte des préconisations inadaptées au système ferroviaire ou éculées. Par exemple, la réduction du réseau a été évoquée en 1967 dans le rapport Nora, puis en 1978 dans le plan Guillaumat, et de manière constante dans différents rapports dont la base est de partir de l’équilibre financier comme objectif premier.

Le problème est tout simplement pris à l’envers.

La CGT veut donc contribuer au débat public en replaçant les éléments dans l’ordre qui nous semble correspondre à l’intérêt général, c’est-à-dire en partant des besoins des usagers et du pays pour arriver sur les outils pour y répondre, en passant par l’attribution de moyens adaptés.

la CGT formule donc plusieurs propositions que l’on pourrait décliner en 4 axes :
1. Le besoin d’objectifs politiques clairs ;
2. L’exigence de démocratisation de l’entreprise publique ;
3. Le besoin d’affecter des moyens cohérents avec les objectifs ;
4. La nécessité d’une organisation de l’entreprise publique tournée vers l’efficacité à répondre aux besoins.

Tout le rapport dans le document ci-joint :

Ensemble pour le fer

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