Nantes : 4 mois avec sursis pour deux militants interpellés à la manifestation du 21 septembre

En condamnant deux militants à quatre mois de prison avec sursis, les juges du tribunal correctionnel de Nantes ont confirmé la volonté politique du ministère public de faire des exemples pour tenter d’intimider l’ensemble du mouvement social. Manifester aujourd’hui, c’est prendre le risque d’être lourdement condamné.

Bien qu’il s’en défende en affirmant ne vouloir juger que les faits, le procureur a débuté son réquisitoire e

n pointant fortement 25 manifestations nantaises ayant entraîné des blessures policières et interrogeant l’un des camarades accusés sur le dispositif de service d’ordre de la CGT. Un double discours qui ne peut cacher les véritables intentions du ministère public, et donc du gouvernement, de sanctionner pour l’exemple.

 

Pour rappel, après un jet de canette d’un militant CGT sur un mur de parpaing érigé par les manifestants, la brigade anticriminalité avait chargé le camion CGT. Dans ce camion, qui allait quitter la manifestation alors terminée, 6 militants dont celui qui avait jeté la canette mais aussi un homme de 86 ans, blessé lors de l’interpellation, (qui a porté plainte avec une autre personne) ont été matraqués. Un militant se serait alors rebellé selon la BAC par un coup de poing. Un fait qu’il dément fermement évoquant par ailleurs le caractère disproportionné de l’intervention de la Bac. Les autres camarades du camion (non-jugés) ont eu respectivement 2 et 7 jours d’ITT. « J’étais au fond du camion. On était terrifié par l’intervention de la Bac. Les coups de matraques pleuvaient. En me débattant, j’ai pu donner un coup de pied. » Et d’ajouter :  « Nous avons été choqués. Si on nous avait demandé de sortir du camion, nous aurions coopéré, tout simplement. Je ne comprends pas ce qui s’est passé ».

Un jugement pour l’exemple

Le procureur omet par ailleurs de dresser la liste des innombrables blessés côté manifestants dont les plaintes sont systématiquement classées sans suite. La justice serait-elle à deux vitesses selon que l’on soit du côté du pouvoir ou du côté des opposants à ses réformes ?

Plus que jamais la CGT Loire-Atlantique et l’Union locale Sud Loire dénoncent les stratégies préfectorales de maintien de l’ordre à Nantes qui, au lieu de s’attacher à maintenir la paix, créent un climat anxiogène et, parfois, répriment et provoquent. Un des deux militants condamné va faire appel.

La CGT

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