La CGT force de propositions avec l’hydrogène dans le bassin de Lacq

Le 4 mai dernier, dans les Pyrénées-Atlantiques (64) se tenait à l’Union Locale de la CGT de Mourenx une nouvelle réunion rassemblant des membres des comités d’entreprises du bassin et des acteurs publics au sujet des projets de maintien de l’emploi industriel. Car à la CGT de Mourenx on réfléchit depuis 2008 maintenant à la façon de répondre au déclin du gisement de gaz dans ce bassin composé de 4 plates-formes Seveso II et de 7 pôles industriels, générant 7 600 emplois directs et indirects. Parmi les trois activités structurantes du bassin de Lacq : le pôle chimique, le pôle carbone et le pôle énergie.

La CGT porte donc un projet de développement de la filière hydrogène. Le principe : fabriquer ce gaz qui peut aussi être mélangé en petites proportions au gaz de ville afin de diminuer l’empreinte carbone du gaz domestique. On pourrait aussi, afin de décarboner les rejets industriels, mélanger hydrogène et CO2 pour fabriquer du méthane de synthèse qui circulerait dans les gazoducs en lieu et place du gaz naturel. L’hydrogène est aussi présenté comme un carburant propre pour l’automobile. La CGT a demandé qu’une étude de faisabilité soit faite sur ce projet, le but étant aussi d’impliquer l’État. À ce jour, elle attend toujours une réponse de Total et du ministère de l’Industrie à qui elle demande de financer cette étude.

La confédération CGT, la Fédération CGT de la Chimie, celle des Mines Énergie et la Région Nouvelle Aquitaine mènent ces réflexions. À l’UL CGT de Mourenx, une commission Éco-CE à laquelle les comités d’entreprise sont régulièrement invités a d’ailleurs été montée et le dispositif s’est étendu à l’Union départementale. De plus, ces travaux se font également au sein du Groupement d’intérêt public Chemparc qui a pour objet de contribuer à la vitalisation économique du Bassin industriel de Lacq-Orthez.

Les luttes menées pour préserver l’emploi sont multiples dans le bassin

Ce projet sur l’hydrogène fait partie d’un ensemble de projets et de luttes qui ont lieu dans le bassin depuis longtemps. « C’est d’abord le cas de l’exploitation du gisement gazier dont Total avait décrété la fin dans les années 1990. L’action syndicale menée par la CGT avait alors réussi à imposer le maintien d’une industrie chimique liée au gaz naturel et l’implantation d’une nouvelle industrie de la fibre de carbone. Aujourd’hui, l’enjeu pour cette filière carbone, ce serait de marier l’expertise dans le domaine des résines qui existe chez Arkema au savoir-faire de Toray afin de diversifier l’offre en fabriquant une fibre imprégnée prête à de multiples usages » selon les mots de La NVO.

En février par exemple, les militants CGT des Pyrénées-Atlantiques préparaient déjà les assises de l’industrie du 22 février à Paris et la journée d’action du 21 mars. Durant deux jours, ils avaient débattu de projets industriels et de la démarche syndicale à déployer pour les porter. Voir le reportage de la NVO ci-dessous :

Histoire du bassin de Lacq :L’aventure industrielle du bassin débute en 1949 avec la découverte d’un gisement de pétrole dans le sol de Lacq, puis deux années plus tard, d’un gisement de gaz. En quelques années, un véritable complexe industriel voit le jour. C’est en 1957 que le Bassin de Lacq prend sa vocation industrielle avec la mise en production du gisement de gaz, l’un des plus importants d’Europe. À cette même époque, la ville de Mourenx surgit de terre afin de faire face à l’arrivée de milliers d’ouvriers. Dès l’origine, la société exploitante du gisement de gaz a attiré l’attention des élus et des responsables socio-économiques sur l’épuisement prévisible de ce gisement et la nécessité d’engager les actions collectives permettant d’assurer la reconversion du bassin. Grâce à cette anticipation et à ces actions collectives développées depuis de nombreuses années, le Bassin industriel de Lacq a su diversifier ses activités pour préserver les emplois.

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